Avec les Indignés

par Ian Forand
Représentant en défense de droit au Comité Chômage de Montréal

 

Inscrit dans la foulée d’Occupy Wall Street, Occupons Montréal est un exemple de civisme recueillant un capital de sympathie très large. Même à la Ville de Montréal, pour l’instant, il n’est pas question de les déloger. Le phénomène devrait donc s’amplifier.

Il faut donner du crédit à ce mouvement civique, l’indignation est en partie un remède et pas seulement un succédané, pour prévenir le fatalisme et la démobilisation, car pour se mobiliser, il faut s’indigner. Après tout, si tout allait bien, pourquoi changer de trajectoire? Or, tout ne va pas bien en ce bas monde. Comme l’a fait remarquer le Conference Board du Canada, le gouffre qui sépare les plus riches du reste de la population ne cesse de se creuser et ce, plus rapidement ici qu’au sud de la frontière. Cette inexorable pente doit être prise très au sérieux.

Les élites politiques et économiques canadiennes et québécoises ont la responsabilité de faire en sorte que l’écart entre riches et pauvres s’amenuise au lieu de s’amplifier. Maintenir la trajectoire actuelle serait irresponsable et aurait, à terme, des conséquences funestes pouvant affecter grandement la relative paix sociale si cher à ces mêmes élites.

De notre côté, nous croyons qu’il existe des pistes de solutions concrètes dont pourraient s’inspirer les élus. Il va de soi qu’après l’indignation, il faut des solutions! Selon nous, il y a des moyens très simples et efficaces pour aller en ce sens.

L’économiste Pierre Fortin affirmait récemment que le resserrement des règles de l’assurance-emploi durant la dernière moitié des années 1990 était le principal responsable de cette situation. Il est donc temps que l’amélioration du régime d’assurance-emploi soit à l’ordre du jour pour ralentir, voir endiguer cet appauvrissement tous azimuts du plus grand nombre et cet enrichissement indu d’une minorité de magiciens des finances. L’économie réelle devrait, de toute évidence, prévaloir sur l’économie virtuelle, soumise aux aléas boursiers et à la spéculation. Après tout, s’assurer que chacun ait un revenu de remplacement lorsqu’il perd son emploi pourrait amenuiser les effets pervers du modèle économique actuel et remplir au moins partiellement le gouffre qui sépare les 99% des fameux 1%.

 

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