Le commentaire intitulé «L’art d’induire en erreur» de Manon Cornellier dans le Devoir de ce matin est sans ambigu. Nous citons un long extrait :
« Qu’ont en commun les dossiers de l’assurance-emploi et des F-35? La confusion qui les entoure et qu’entretient soigneusement le gouvernement Harper. Ce ne sont pas les seuls dossiers à en souffrir, mais l’espace étant restreint, je m’en tiendrai à ces deux-là. Plus précisément, à quelques éléments de ces dossiers.
[…] »
« L’assurance-emploi maintenant. Dans une chronique récente, je me penchais sur un changement apporté aux règles gouvernant les revenus gagnés par des prestataires. Je montrais comment les plus pauvres seraient les plus pénalisés. Eh bien, c’est pire que ne le laissaient croire les explications, visiblement erronées, fournies lors du huis clos du budget. [C’est nous qui soulignons]
« Deux lecteurs vigilants m’ont alertée d’une nuance fondamentale qui m’avait échappé. Depuis 2008, un prestataire peut, sans pénalité, gagner le plus haut des deux montants suivants: 75 $ ou l’équivalent de 40 % de ses PRESTATIONS. Le budget modifie cette règle de deux manières. Le montant plancher de 75 $ disparaît et les prestataires qui travailleront quelques heures verront à l’avenir leurs prestations amputées de la moitié du REVENU GAGNÉ, que ce revenu représente l’équivalent de 10, 30 ou 50 % de ses prestations.
« Le gouvernement prétend pourtant que «les prestataires d’assurance-emploi auront donc toujours avantage à accepter du travail, car ils pourront garder une plus grande part de leurs gains pendant qu’ils touchent des prestations». C’est faux, surtout pour les plus petits salariés.
« Voici comment la nouvelle règle se traduit pour une personne recevant 200 $ de prestations hebdomadaires. Jusqu’à présent, elle pouvait gagner jusqu’à 80$ (l’équivalent de 40 % de ses prestations) sans être pénalisée. Passé ce seuil, ses prestations étaient réduites. À l’avenir, même si elle ne gagne que 80 $, elle perdra au change. Ses prestations seront amputées de 40 $ (50 % du revenu gagné), ce qui veut dire qu’elle n’aura en poche que 240 $ et non plus 280 $.
« En fait, à cause de l’absence de ce plancher de 75 $, une personne qui gagne seulement 20 $ perdra automatiquement 10 $ en prestations. Ceux qui gagnent le moins seront ceux qui perdront le plus, mais ça, le budget ne le dit pas. En fait, il tente de faire croire le contraire.
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« Le plus désolant est qu’il en est ainsi dans la grande majorité des dossiers. Le gouvernement Harper garde le silence sur ses chiffres (comme le coût de la loi omnibus en matière de justice). Il refuse de partager les analyses en appui de ses décisions (comme dans le cas de la Sécurité de la vieillesse). Il esquive les questions (sur à peu près tout, en particulier l’environnement).
« Les conservateurs veulent rarement expliquer ce qu’ils font, ils préfèrent le vendre. À tout prix. Quitte, bien souvent, à mentir, à taire, à déformer ou nier les faits, à discréditer et à museler les critiques, à attaquer ceux qui osent poser des questions. Ce qui aboutit à un climat constant d’affrontement et à de trop rares débats sérieux. »
Pour sa part, sa collègue éditorialiste, Josée Boileau accuse les conservateurs de mentir au sujet de F-35, dans son éditorial «F-35 – Ils mentent». De même que le caricaturiste du même journal, Garnotte avec son«Mackay connaissait depuis deux ans le coût réel des F-35».
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Pierre Céré, porte parole du CNC a ajouté ce commentaire à la chronique de Manon Cornellier:
« Tout à fait d’accord avec Manon Cornellier.
« Ajoutons qu’à cette nouvelle façon d’établir le calcul du gain admissible, portant préjudice au monde, d’autres annonces ont été faites dans le budget, au regard de l’assurance-emploi, par exemple le dépôt prochain de nouvelles mesures législatives qui vont imposer de nouvelles obligations quant aux preuves à fournir sur la recherche d’emploi (on peut s’attendre au pire) et à l’abolition prochaine du conseil arbitral, tribunal administratif qui serait remplacé par une nouvelle instance (on peut encore s’attendre au pire).
« Pour notre part, nous croyons que le régime fédéral de l’assurance-emploi a failli à ses devoirs et que nous devrions rapatrier tout ça au Québec, pour créer notre propre programme d’assurance-chômage.
« Nous avons publié un article, «Les conservateur sont à l’œuvre!», la semaine dernière sur l’ensemble de cette question

