Rapatriement de l’assurance-emploi au Québec: Réplique à nos détracteurs

Par Pierre Céré,
porte-parole du CNC

Kamouraska, Mardi 18 septembre - C’est avec une grande déception que nous lisons, sous la plume de Jean-Robert Sansfaçon, l’éditorial « Assurance-emploi: Faut-il la rapatrier?» dans le Devoir de ce matin.

Ce texte réduit nos idées et notre discours à une vision simpliste qui ne rend pas compte du sérieux de notre démarche. Les données auxquelles fait référence l’éditorialiste (800 millions) sont celle de 2009, année de crise économique, et année de déficit générale dans la caisse de l’assurance-emploi. Ce caractère de «bénéficiaire net» n’était pas propre au seul Québec cette année-là.

Pour les données des autres années, Michel Bédard (ex-actuaire en chef du Programme fédéral de 1990 à 2003) nous a informé qu’elles ne sont plus disponibles auprès du Ministère. Pourquoi? Pendant toutes ces années de surplus faramineux dans la caisse d’assurance-emploi (1996-2006), avons-nous toujours reçu plus que ce que nous versions en cotisations?

Nous ne mentons pas et n’avons pas non plus une vision simpliste de la réalité.

Nous croyons que ce caractère de « bénéficiaire net » peut être corrigé de deux façons:

1) par la mise en place d’un régime d’application moins complexe et moins judiciarisé, et surtout en coupant dans les dédoublements administratifs (la structure d’Emploi QC est tout de même fort importante), on peut aller chercher quelques 200 millions (sur les 450 millions que nous payons en coûts administratifs au présent régime fédéral);

2) en harmonisant le maximum assurable, présentement de 45 900$, avec nos autres programmes sociaux (CSST et RQAP) soit un maximum assurable à 65 000$, nous allons chercher cette différence manquante. Les calculs sont faits par M. Bédard. La différence se fera pour les hauts salariés qui connaîtront un « congé de cotisations » plus tard dans l’année.

 

À partir de là, on est en situation « d’équilibre » et on se posera la même question qu’un gouvernement fédéral responsable se poserait, s’il voulait corriger les iniquités de ce régime, comprimé depuis 25 ans : On commence par quoi? On fait quoi? Ça va coûter combien? Devra-t-on relever le taux de cotisation de quelques dizaines de sous? Ce même taux de cotisation qui a subi douze (12) baisses successives entre 2000 et 2010, afin de tirer vers le bas un régime largement malmené.

Nous payons en ce moment, au Canada, un taux de cotisation de 1,83$. En 1983, il était, ce taux de cotisation, à 2,40$ (en 1994, il était de 3,07$). Combien valait un litre de lait à cette époque? Combien vaut-il aujourd’hui ce litre de lait? Pourquoi cette déflation du taux de cotisation? Les salaires ont-t-ils suivis cette courbe du taux de cotisation de l’assurance-emploi? Pas à ce qu’on sache.

Nous aimerions ajouter que nous proposons, comme société, une vision d’avenir pour ce Québec qui représente tout de même la 27e économie mondiale en termes de PIB per capita, et la 44e économie mondiale en volume.

Nous ne pouvons pas nous occuper de nos affaires, et bien s’en occuper? Nous croyons que notre différence et notre particularité démontre le contraire.

Dans le texte que nous signons et que le Devoir a publié hier dans sa section Libre opinion, «Rapatrier l’assurance-emploi au Québec», nous abordions peu cette question des sous, espace oblige. Mais soyez assuré du sérieux de notre démarche. Vraiment.

 

Ceci dit, je vous écris de Kamouraska, du bord du fleuve, c’est beau ici, et nous sommes en tournée d’assemblées publiques à travers le Québec, pour expliquer notre proposition. La réception est fabuleuse et on sent l’espoir.

À Montréal, nous serons là le jeudi 18 octobre dès 19h, au 1212 Panet. S.V.P., venez nous écouter. Ça vaut la peine. (Calendrier des villes et dates des autres assemblées publiques.)

 

Au plaisir.

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