«Assurance-emploi : Au travail! Et que ça saute!» de Manon Cornellier

Les conservateurs visent directement les travailleurs et les travailleuses saisonniers et plus largement, l’ensemble des gens à statut précaire, à temps partiel, à contrat… Soit une part de plus en plus importante de la main-d’oeuvre!

Nous citons encore une fois Manon Cornellier, avec son article «Assurance-emploi : Au travail! Et que ça saute!» de son blogue sur le site de l’Actualité.

« [...] dans tous les cas, les gens ne peuvent refuser un emploi pour la seule raison qu’il est moins bien payé que leur emploi antérieur. Et rien n’a été prévu pour exiger des employeurs qui font appel à intervalles réguliers à des employés contractuels de ne pas profiter de la situation (l’obligation du prestataire d’accepter l’emploi) pour revoir le salaire à la baisse au moment de la réembauche. Voilà qui n’est pas rassurant pour les travailleurs saisonniers, à statut précaire ou à contrat.

L’obligation d’accepter un salaire nettement réduit a aussi des effets à long terme sur la santé financière et la carrière des travailleurs, explique, études à l’appui, le codirecteur du Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l’emploi, l’économiste de l’Université Laval Guy Lacroix. Il leur faut parfois des années pour combler le fossé. Et selon lui, il ne fait pas de doute que ce genre de mesures exercera une pression à la baisse sur les salaires, une hypothèse que les hauts fonctionnaires rejettent.»

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Assurance-emploi : ça réagit encore et beaucoup dans les médias

Voici, une courte liste d’articles et commentaires concernant l’assurance-emploi publiée dans les médias écrit des derniers jours. (Pour une liste plus exhaustive, voir notre revue de presse.)

 

• «Assurance-« cheap labor »», Manon Cornellier, Le Devoir, Actualités, lundi 28 mai 2012.

(Commenté et largement cité sur notre site, ici.)

• «Assurance-emploi – Québec craint d’hériter de la facture de la réforme», Marie Vastel, Le Devoir, Politique, samedi 26 mai 2012.

«Et de trois. Après les coûts du système carcéral et la sécurité de la vieillesse, voilà qu’Ottawa pourrait bien se faire réclamer un nouveau dédommagement par Québec, cette fois en raison de sa réforme de l’assurance-emploi. Car la province redoute de voir des chômeurs écartés par les nouveaux critères se rabattre sur l’aide sociale provinciale. [...]»

• «Harper s’en prend aux chômeurs», Valère Audy, La Voix de l’Est, samedi 26 mai 2012.

 «Le gouvernement Harper ne se fait pas d’ennemis qu’au Québec avec son mépris, son entêtement et les décisions d’un agenda qu’il a délibérément caché aux Canadiens lors des dernières élections. Car voilà qu’il heurte de front l’ensemble des travailleurs des Maritimes avec sa réforme de la Loi de l’assurance-emploi. Une région du pays où les emplois ne sont pas saisonniers par choix, mais parce que l’économie repose sur des secteurs d’activités qui sont saisonniers, soit l’agriculture, la pêche et le tourisme. [...]»

• «Tordage de bras canadien», Pierre Asselin, Le Soleil, Éditorial, samedi 26 mai 2012.

«L’annonce de changements apportés au régime d’assurance emploi, par la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, n’est pas sans rappeler la citation bien connue du film Le parrain : « Je vais lui faire une offre qu’il ne pourra pas refuser… » [...]»

 • «Travail futile», Ariane Krol, La Presse, vendredi 25 mai 2012

«L’annonce faite hier par la ministre des Ressources humaines Diane Finley nous éclaire enfin sur les transformations qui se préparent à l’assurance emploi, mais elle laisse encore trop de zones d’ombre et de place à l’interprétation.

«Après des semaines de rumeurs alimentées par les déclarations contradictoires, le chat est sorti du sac. On ne se contente pas de réécrire la définition de «l’emploi convenable» – celui qu’un chômeur doit accepter sous peine de perdre ses prestations. On la rend conditionnelle à l’usage que celui-ci aura fait du système au cours des années précédentes. Plus le travailleur aura été «payant» pour le régime (cotisant longtemps et recevant peu de prestations), plus il aura du temps pour chercher un emploi équivalent à celui qu’il occupait. Les chômeurs moins méritants devront faire des compromis sur le salaire et le type d’emploi plus rapidement. [...]»

• «Les chômeurs, nouvelle cible de Harper», Vincent Marissal, La Presse, vendredi 25 mai 2012

«[...] Certes, les mesures annoncées seront populaires dans les régions où le taux de chômage est bas (dans l’Ouest, notamment), mais le remède risque fort d’être pire que la maladie. Encore une fois, les mesures du gouvernement Harper sont teintées d’une forte idéologie et d’un clientélisme visant à plaire à sa base électorale.»

 

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«Assurance-«cheap labor»» de Manon Cornellier

Encore une fois ce matin, un excellent article de la chroniqueuse du Devoir, Manon Cornellier, «L’assurance- »cheap-labor »», sur la contre-réforme de l’assurance-emploi proposée par les conservateurs.

Nous citons de larges extraits:

«Maintenant qu’il est au pouvoir, son gouvernement a pris les choses en main avec le projet de loi budgétaire C-38 et les changements à l’assurance-emploi qui en découlent. Une réforme où on décèle ces préjugés voulant qu’il faut être paresseux ou ne pas vouloir travailler pour avoir souvent, ou longtemps, recours à l’assurance-emploi. [C'est nous qui soulignons.]

Le gouvernement s’en défend. Officiellement, le but est d’aider les sans-emploi à « retourner rapidement au travail », explique la ministre des Ressources humaines, Diane Finley. [...]

Là où l’on ne suit plus la ministre, c’est quand elle affirme que le reste de sa réforme cherche aussi à aider les chômeurs. En quoi le fait de menacer les prestataires d’une perte de prestations s’ils refusent un emploi moins bien rémunéré constitue- t-il une aide? Depuis quand forcer, obliger, punir sont-ils synonymes d’aider? À l’avenir, un prestataire devra, selon la fréquence de son recours à l’assurance-emploi, accepter un emploi même si cela signifie un recul salarial de 10, 20 ou 30%. Et les prestataires les plus fréquents devront accepter n’importe quel emploi qu’ils sont capables de faire.

Ceux qui risquent le plus de perdre au change sont les travailleurs saisonniers, mais aussi ceux à statut précaire ou à contrat. Ces mesures ne font que les rendre plus vulnérables et exerceront fort probablement une pression à la baisse sur les salaires. Rien n’a été prévu pour interdire aux employeurs de profiter de la situation (obligation pour le chômeur d’accepter un emploi moins bien payé) pour réduire le salaire des employés à contrat qu’il est assuré de reprendre. [...]

Mais miner l’industrie saisonnière coûterait encore plus cher, économiquement et sur le plan humain. Les régions rurales et éloignées vivent déjà un exode des jeunes, des talents qui partent vers des régions plus prospères. Ces défaitistes, aux yeux de Stephen Harper, sont pourtant prêts à aller gagner leur vie à des milliers de kilomètres de chez eux. Et l’Alberta est la province qui profite le plus de cette migration interprovinciale, selon Statistique Canada. Toutes les autres provinces, sauf la Saskatchewan, affichent un bilan négatif avec elle. Cette réforme a été conçue pour répondre aux besoins des autres. Jeudi dernier, la ministre Finley a conclu sa déclaration ainsi: «C’est bon pour le gouvernement. C’est bon pour l’économie. C’est bon pour les employeurs et c’est bon pour les Canadiens et Canadiennes et leur famille. » Les chômeurs n’ont pas trouvé place dans sa conclusion. Et on comprend pourquoi

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