par France Turcotte
Coordonnatrice du Comité Chômage du Haut-Richelieu et du Suroît
Carole travaille dans un bureau de comptable comme préposée de données. Suite à une mise à pied pour manque de travail, elle dépose une demande de chômage en juillet 2011 qui n’est pas acceptée à cause du manque d’heures travaillées.
Par chance, un employeur la contacte presqu’aussitôt pour un petit contrat de quelques jours. Soulagée, Carole pense avoir enfin les heures nécessaires pour se qualifier.
Surprise!
Lorsque Carole a redéposé sa demande de chômage, le taux de prestations pour la région avait changé ce qui a eu pour conséquence que le nombre d’heures pour se qualifier avait augmenté de 35 heures. Heureusement, elle se trouve rapidement un nouvel emploi, grâce auquel elle aura finalement suffisamment d’heures pour obtenir des prestations au mois de septembre.
Combien de travailleurs (ES) vivent cette lacune de la Loi de l’assurance-emploi?
Aujourd’hui, je vous parle d’un cas en particulier, mais malheureusement, nous rencontrons à chaque semaine des travailleurs (ES) qui n’ont pas assez d’heures pour se qualifier, et ce, c’est sans compter ceux qui ne se présentent pas à nos bureaux. De plus, ces travailleurs (ES) n’ont pas tous la chance de se trouver rapidement des emplois et contrats leur permettant d’accumuler le nombre d’heures pour se qualifier.
En cette période involontaire d’arrêt de travail, de quoi vivent ces hommes, ces femmes et leur famille? Dans le cas de Carole, entre le mois de juillet et septembre, c’est durant plus de 6 semaines qu’elle a dû vivre sans revenu.
Nos luttes sur l’amélioration de l’admissibilité à l’assurance-emploi.
Depuis la fondation de notre regroupement, le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), notre cheval de bataille est l’admissibilité à l’assurance-emploi. Nous avons multiplié nos stratégies que ce soit la Marche des chômeurs, notre travail d’alliances pour déposer des projets de Loi, des représentations à la Chambre des communes, notre implication dans les campagnes électorales avec les Sans-Chemise et malgré que le gouvernement conservateur était minoritaire nous n’avons jamais réussi à améliorer cette Loi.
Maintenant que nous devons vivre pour au moins quatre ans avec ce même gouvernement conservateur mais majoritaire nous n’avons rien à espérer.
Quel chemin prendre pour continuer cette lutte?
Ne serait-ce pas pertinent d’explorer la possibilité de rapatrier au Québec le régime d’assurance-emploi? Créer notre propre programme qui tiendrait compte des besoins des travailleurs(ES) et de nos revendications sur l’admissibilité?
