Quand l’ensemble de l’argumentation des conservateurs pour la réforme de l’AE repose sur des mensonges!

Cette fois-ci, ce n’est pas nous qui le disons. Déjà nous décriions cette réforme et accusions ses défenseurs de mauvaise foi et de préjugés envers les demandeurs d’assurance-emploi.

Aujourd’hui, c’est au tour du Directeur parlementaire du budget (DPB), Jean-Denis Fréchette de contredit le gouvernement avec « une analyse neutre et rigoureuse » écrit l’éditorialiste Jean-Robert Sansfaçon dans le Devoir.

Revenons sur cet éditorial.

« […] Selon le DPB, qui utilise des données trimestrielles au lieu de comparer deux mois pris isolément à quatre ans d’intervalle [sic! C’est nous qui commentons cette méthodologie des conservateurs], l’économie canadienne n’a pas complètement récupéré le terrain perdu et le nombre de chômeurs est encore de quelque 234 500 supérieur à ce qu’il était le trimestre précédant la récession.

« Les données recueillies depuis aussi loin que 1998 « confirment l’hypothèse selon laquelle il y a persistance de ressources inutilisées dans l’économie canadienne ».

« En fait, seule la Saskatchewan ferait face à une augmentation du nombre de postes vacants. Et si inadéquation il y a entre main-d’oeuvre et marché du travail, ce sont surtout les jeunes dont les compétences sont trop souvent sous-utilisées qui en font les frais, et non l’inverse comme l’affirme Ottawa ! Le DPB se montre très critique de la méthodologie adoptée par le ministère des Finances, ou plutôt de l’absence de méthodologie, puisque l’analyse ne se réfère même pas à des périodes comparables. [c’est nous qui soulignons]

« En somme, tout en restant très poli dans sa critique d’un rapport qu’il qualifie« d’apport appréciable au débat national », le DPB n’en rejette pas moins les conclusions autant que l’analyse. »

Et c’est particulièrement ici que cela nous intéresse :

« Or, rappelons-nous que c’est précisément parce qu’il y aurait pénurie de main-d’oeuvre que le gouvernement Harper a lancé sa réforme de l’assurance-emploi destinée à forcer les chômeurs à accepter n’importe quel emploi ou à quitter leur région. Que c’est pour cette même raison qu’il a voulu rapatrier l’argent de la formation de la main-d’oeuvre pour le verser directement aux entreprises, une réforme rejetée par les partenaires du marché du travail au Québec.

« Loin de fournir un éclairage neutre sur l’état du marché du travail cinq ans après la récession, loin d’alimenter la discussion par des données objectives, le ministère des Finances trompe la population pour satisfaire les ambitions politiques du gouvernement.

« N’est-il pas troublant de constater que ce gouvernement utilise ainsi ses fonctionnaires pour déformer la réalité dans la production d’études qui devraient être sans reproche sur le plan scientifique ?

« Au fait, à quand une telle fonction de chien de garde de l’intérêt public au Québec ? »

 

Source :
«Main-d’oeuvre: Mentir pour convaincre», Le Devoir, Jean-Robert Sansfaçon, 28 mars 2014

 

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