BUDGET FÉDÉRAL : Le diable est dans les détails

Comme toujours, le ministre des Finances à Ottawa et son gouvernement en font qu’à leur tête, sans égard aux consensus et au bon sens.

Dans son billet d’après budget « Le fusil sur la tempe » (Le Devoir), Manon Cornellier ouvre son article avec ces mots :

« Les provinces peuvent bien rouspéter, le gouvernement fédéral entend faire à sa tête en matière de formation de la main-d’oeuvre. Il y mettra les pieds que ça leur plaise ou non. […] »

Toujours aussi pertinente, la chroniqueuse nous éclaire sur ce dossier de la formation de la main-d’oeuvre qui semble complexe à première vue.

« Depuis la fin de la récession cependant, ce gouvernement est obsédé, non pas par les pénuries d’emplois, mais par les pénuries de main-d’oeuvre dans certains secteurs et certaines régions. Cela a fortement déteint sur sa réforme de l’assurance-emploi, annoncée en 2012, et sur les budgets de l’an dernier et de cette année.

« De là aussi découle la décision de renégocier les ententes sur le marché du travail (EMT), destinées aux chômeurs vulnérables, et incessamment celles sur le développement du marché du travail (EMDT), qui, elles, visent les chômeurs recevant ou ayant reçu récemment de l’assurance-emploi. […] »

Plus haut elle mentionne que « Pire, la part du fédéral [part égal entre le fédéral, les provinces et les employeurs] sera financée à même des fonds qui étaient transférés aux provinces pour former les chômeurs les plus vulnérables et n’ayant pas accès à l’assurance-emploi. […] »

Encore les plus vulnérables, les « fréquents » qui sont dans la mire du gouvernement. Et comme nous l’avons souvent démonté, où se trouve la grande majorité de ces chômeurs dits fréquents ? Dans les provinces de l’Atlantique et le Québec.

 

*

Revenons sur ce « fusil sur la tempe » qu’impose le fédéral aux provinces :

« Un meilleur arrimage entre la formation et les possibilités d’emploi n’est pas une mauvaise idée, mais ce principe ne peut être appliqué mur à mur sans laisser sur le carreau ceux qui ont le plus besoin d’aide. Par ailleurs, il n’y a pas du travail pour tout le monde. Il y a au moins deux chômeurs pour chaque emploi disponible au Canada en ce moment. Et ceux disponibles exigent parfois plus qu’une formation de quelques semaines.

« Le gouvernement ne fait pas qu’imposer ses priorités aux provinces, il les force à adopter une vision de la formation qui fait fi de leurs années d’expérience en la matière. Au Québec, tous les intervenants, y compris le patronat, déplorent l’affrontement qui s’annonce, un affrontement d’autant plus inutile que la concertation y a fait ses preuves. »

 

***

De son côté, la FTQ a fait connaître son point de vue par un communiqué de presse, dont voici les grandes lignes

 « […] Si la FTQ prend acte des maigres mesures budgétaires annoncées et calculées selon l’agenda politique électoral des conservateurs, notamment en ce qui a trait aux infrastructures et à du saupoudrage bien ciblé, elle déplore que ces derniers n’aient pas saisi cette occasion pour satisfaire plusieurs des revendications de la population : bonifier le régime d’assurance-emploi de même que le Régime de pensions du Canada et le Supplément du revenu garanti, annuler l’abolition du crédit d’impôt des fonds de travailleurs et hausser les transferts fédéraux en matière de péréquation et des programmes sociaux.

« Depuis qu’il est devenu majoritaire, le gouvernement Harper ne s’est pas gêné pour tenter de museler toujours davantage les provinces, particulièrement celles où l’électorat n’a pas été au rendez-vous. Les travailleurs saisonniers et les sans-emploi du Québec et des provinces maritimes en savent quelque chose. Le rétrécissement des transferts fédéraux prive de services des millions de personnes pour lesquels ils paient à même leurs impôts fédéraux.  […] Sans compter les attaques sans précédent du fédéral contre le mouvement syndical. Cela suffit !

[…]

« Enfin, l’entêtement du gouvernement fédéral à maintenir sa réforme rétrograde du régime d’assurance-emploi nous oblige à poser la question : serait-il temps pour le Québec de se doter de son propre régime ? La question mérite au moins d’être posée.

« À la FTQ, conclut Serge Cadieux, nous sommes assurés que la population québécoise se souviendra de la situation lors des prochaines élections. Souhaitons que le courant traverse l’ensemble de la population canadienne. »

 

Source :

«Le fusil sur la tempe», Le Devoir, Manon Cornellier, 12 février 2014

« Le dixième budget de Flaherty – « Une marge de manœuvre sacrifiée au détriment des besoins de la population ! » – Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ », FTQ, CNW Telbec, 11 février 2014

 

 

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Que nous réserve le nouveau budget conservateur d’aujourd’hui à Ottawa ?

Il faudra bien entendu attendre après 16 h cet après-midi pour en savoir plus. Et encore, c’est généralement dans les détails que se cache le diable dit-on…

En guise d’avant-goût ce matin dans le Devoir avec le texte en une de Guillaume Bourgeault-Côté, « Formation de la main-d’œuvre : Ottawa ouvre un nouveau front ». Selon ce journaliste d’enquête « Ottawa souhaite notamment que cette démarche [une série de négociations pour revoir les ententes sur le développement du marché du travail] permette de réduire la durée de prestations versées en assurance-emploi. »

Restons vigilants.

 

Source:
« Formation de la main-d’œuvre : Ottawa ouvre un nouveau front », Le Devoir, Guillaume Bourgeault-Côté, mardi 11 février 2014.

 

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OCCUPATION DU BUREAU DE SERVICES CANADA: L’action pudding chômeurs en vidéo

(Une vidéo de Maxim Larue)

Une action menée par Action Chômage Haute-Côte-Nord du CNC et Conseil central CSN Côte-Nord Forestville, le 24 janivier dernier.

Pour revoir l’action en photos et lire le communiqué, OCCUPATION DU BUREAU DE SERVICES CANADA: Du pudding chômeur pour Stephen Harper.

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