D’entrée de jeu, rappelons quelques faits : Le Canada est le seul pays de l’OCDE qui fixe non seulement les critères d’admissibilité au régime d’assurance-emploi à partir du taux de chômage régional (variable à chaque mois), mais aussi la période de prestations accordée et le calcul du taux. Tout cela, l’arbitraire et les complexités engendrés, a été unanimement dénoncé.
À quand une réforme véritable qui rende justice aux travailleurs et aux travailleuses ?
Nous méritons mieux!
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Dans La Presse ce matin, sous la plume de Francis Vailles, nous pouvons lire cet article : «Quand une petite erreur confond les chômeurs». Voici quelques extraits qui expliquent la complexité de ce régime.
«Vendredi, de nombreux chômeurs ont probablement été déçus d’apprendre que le chômage avait baissé dans leur région. Ils ont probablement été déçus de constater que Statistique Canada avait corrigé son erreur par une création d’emplois beaucoup plus forte que prévu.
Pardon? Eh bien oui, ainsi fonctionne le mécanisme de l’assurance-emploi. Pour certains chômeurs, un taux de chômage régional plus faible signifie paradoxalement la perte de plusieurs centaines de dollars de prestations. Il est même possible que la durée de leurs versements hebdomadaires diminue avec la baisse du chômage. […]»
Pour commencer, il faut savoir que les chômeurs ne sont pas tous uniformément admissibles à l’assurance-emploi. Pour tenir compte des disparités régionales sur le marché de l’emploi, le programme accorde des prestations différentes aux chômeurs selon les régions. […]»
Le taux de chômage régional influe aussi sur le montant des prestations. […] »
La mécanique est complexe, c’est clair. […]»
Précisons qu’au fil des réformes, de moins en moins de chômeurs sont admissibles aux prestations. Aux dernières nouvelles, à peine 40% des chômeurs y avaient droit, contre environ 85% il y a 25 ans. Les travailleurs à temps partiel, comme les mères de famille, entre autres, ne sont pas protégés par le programme, ne pouvant accumuler suffisamment d’heures.
Bref, en corrigeant vendredi la création d’emplois du mois de juillet à la hausse – de 200 à 41 500 au Canada -, Statistique Canada a probablement privé certains chômeurs de revenus non négligeables, en quelque sorte. Pour l’instant, il n’est pas possible de chiffrer cet impact, mais l’erreur permet de mettre en lumière la complexité du système.»
Source :
«Quand une petite erreur confond les chômeurs», La Presse, Francis Vailles, 18 août 2014