Les coalitions régionales contre la réforme entendent poursuivre la mobilisation jusqu’aux élections fédérales

(Québec, le 30 mars 2014) La réunion des membres des coalitions régionales contre la réforme de l’assurance-emploi du samedi 29 mars a permis de faire le bilan des nombreuses actions de mobilisation régionales et nationales qui se sont tenues à la grandeur du Québec depuis l’annonce de la réforme, le 29 mars 2012.

Le but de la réunion était aussi de mettre en commun des propositions en vue de cibler des actions à prendre pour stopper Harper et abolir sa réforme. « Complètement insensibles aux conditions de travail de l’ensemble de la population et dans une volonté d’accentuer à tout prix la flexibilité et la mobilité de la main-d’œuvre, les conservateurs ont mis en place une réforme qui affecte l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec et du Canada. Nous poursuivrons le mouvement pour la combattre », ont-ils convenu ensemble.

Les suites de la réunion à Ottawa

Rappelons que les 5 et 6 mars derniers, une trentaine de représentantes et de représentants d’organisations syndicales, communautaires et étudiantes du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse de même que Terre-Neuve et Labrador, dont la Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi et Good Jobs for All, se sont réunis à Ottawa afin de dégager des moyens d’action qui mèneront jusqu’aux élections fédérales de 2015.

Des échanges fructueux

Plusieurs propositions de moyens à mettre en œuvre ont fait l’objet de discussions entre les représentant-es de la Coalition québécoise contre la réforme et seront évaluées. Notons parmi celles-ci :

-        La production, le lancement et une large diffusion d’un outil d’information faisant le portrait de la situation dans les régions

-        Des actions simultanées et régionalisées

-        Une campagne d’affichage public

-        Une commémoration du 75e anniversaire de l’assurance-emploi

Tous sont donc unanimes : il faut continuer la lutte afin de préserver le régime pour lequel, collectivement, les Québécois et les Canadiens se battent depuis la grande marche des chômeurs vers Ottawa, en 1935. « Nous devons maintenir la pression populaire constante tout au long de la prochaine année par diverses initiatives, profiter d’événements importants comme le forum social des peuples, le 75e anniversaire de l’assurance-chômage et, bien sûr, les élections fédérales pour nous rappeler au bon souvenir de Harper, bref, saisir toutes les fenêtres qui s’offrent à nous afin de nous imposer auprès du gouvernement et infléchir les décisions malheureuses qu’il a prises contre l’ensemble des travailleurs, ont-ils aussi souligné. En somme, nous ne resterons pas les bras croisés face un tel saccage. »

À propos de la coalition

La Coalition québécoise contre la réforme de l’assurance-emploi est composée de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), de l’Union des producteurs agricoles (UPA), de Solidarité rurale du Québec (SRQ), de la Coalition de l’Est, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) (CPQMC-I), de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), de l’Union des artistes (UDA), de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) et du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC). Ensemble, ces organisations regroupent plus de 1,3 million de travailleuses et de travailleurs, environ 250 000 étudiantes et étudiants, quelque 43 000 productrices et producteurs agricoles, plus de 1300 municipalités et MRC du Québec, des dizaines d’organisations de développement économique et sociocommunautaires du territoire québécois, telles que des centres locaux de développement (CLD) et des chambres de commerce ainsi que la plupart des groupes de défense des droits des chômeuses et des chômeurs.

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Informations

CSD, Jacques Désy, 514 231-1273

CSN, Ariane Gagné, 514 349-1300

CSQ, Claude Girard, 514 237-4432

FTQ, Isabelle Gareau, 514 953-0142

CNC, Danie Harvey, 418 665-3623

MASSE, Marie-Hélène Arruda, 514 266-2269

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Quand l’ensemble de l’argumentation des conservateurs pour la réforme de l’AE repose sur des mensonges!

Cette fois-ci, ce n’est pas nous qui le disons. Déjà nous décriions cette réforme et accusions ses défenseurs de mauvaise foi et de préjugés envers les demandeurs d’assurance-emploi.

Aujourd’hui, c’est au tour du Directeur parlementaire du budget (DPB), Jean-Denis Fréchette de contredit le gouvernement avec « une analyse neutre et rigoureuse » écrit l’éditorialiste Jean-Robert Sansfaçon dans le Devoir.

Revenons sur cet éditorial.

« […] Selon le DPB, qui utilise des données trimestrielles au lieu de comparer deux mois pris isolément à quatre ans d’intervalle [sic! C’est nous qui commentons cette méthodologie des conservateurs], l’économie canadienne n’a pas complètement récupéré le terrain perdu et le nombre de chômeurs est encore de quelque 234 500 supérieur à ce qu’il était le trimestre précédant la récession.

« Les données recueillies depuis aussi loin que 1998 « confirment l’hypothèse selon laquelle il y a persistance de ressources inutilisées dans l’économie canadienne ».

« En fait, seule la Saskatchewan ferait face à une augmentation du nombre de postes vacants. Et si inadéquation il y a entre main-d’oeuvre et marché du travail, ce sont surtout les jeunes dont les compétences sont trop souvent sous-utilisées qui en font les frais, et non l’inverse comme l’affirme Ottawa ! Le DPB se montre très critique de la méthodologie adoptée par le ministère des Finances, ou plutôt de l’absence de méthodologie, puisque l’analyse ne se réfère même pas à des périodes comparables. [c’est nous qui soulignons]

« En somme, tout en restant très poli dans sa critique d’un rapport qu’il qualifie« d’apport appréciable au débat national », le DPB n’en rejette pas moins les conclusions autant que l’analyse. »

Et c’est particulièrement ici que cela nous intéresse :

« Or, rappelons-nous que c’est précisément parce qu’il y aurait pénurie de main-d’oeuvre que le gouvernement Harper a lancé sa réforme de l’assurance-emploi destinée à forcer les chômeurs à accepter n’importe quel emploi ou à quitter leur région. Que c’est pour cette même raison qu’il a voulu rapatrier l’argent de la formation de la main-d’oeuvre pour le verser directement aux entreprises, une réforme rejetée par les partenaires du marché du travail au Québec.

« Loin de fournir un éclairage neutre sur l’état du marché du travail cinq ans après la récession, loin d’alimenter la discussion par des données objectives, le ministère des Finances trompe la population pour satisfaire les ambitions politiques du gouvernement.

« N’est-il pas troublant de constater que ce gouvernement utilise ainsi ses fonctionnaires pour déformer la réalité dans la production d’études qui devraient être sans reproche sur le plan scientifique ?

« Au fait, à quand une telle fonction de chien de garde de l’intérêt public au Québec ? »

 

Source :
«Main-d’oeuvre: Mentir pour convaincre», Le Devoir, Jean-Robert Sansfaçon, 28 mars 2014

 

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«Non, M. Harper»… et nous sommes de plus en plus à le crier!

De larges extraits de la chronique de Manon Cornellier dans Le Devoir de ce matin, «Non, M. Harper» :

 « Le premier ministre Stephen Harper n’aime pas avoir tort, encore moins le reconnaître. […] »

« Ce dernier [Jean-Denis Fréchette, directeur parlementaire ert successeur de Kevin Page] a publié mardi un rapport qui déconstruit un des principaux arguments utilisés par le gouvernement pour justifier sa réforme de l’assurance-emploi et la création des subventions à l’emploi, à savoir la pénurie de main-d’oeuvre.

« Le DPB constate qu’il y a des pénuries localisées et dans certains secteurs, mais qu’à l’échelle du pays, le principal problème est le manque d’emplois disponibles. Cinq ans après la récession de 2008-2009, le taux de chômage est encore plus élevé, le nombre d’heures travaillées chaque semaine est plus bas et la croissance des salaires est plus lente qu’avant le ralentissement économique. Et ce sont les salaires des plus hauts salariés qui ont crû le plus vite, accentuant les disparités de revenus. Le genre de vérités que les conservateurs n’aiment pas répéter.

« Avoir de réels contrepoids au pouvoir exécutif est essentiel au bon fonctionnement de notre démocratie. Ils sont le rempart le plus solide contre les tendances autocratiques qu’encourage l’attribution de pouvoirs étendus au premier ministre. [C’est nous qui soulignons]

« Ceux cités plus haut se sont tenus debout. D’autres en ont fait autant. Il reste à nos députés, ultime contrepoids, à s’en inspirer. Certains se disent prêts à relever le défi de l’indépendance. À eux de le prouver ce printemps en appuyant le projet de loi du député conservateur Michael Chong qui accroît le pouvoir des caucus sur les chefs. Ou encore en refusant de laisser le gouvernement forcer l’adoption accélérée d’un énième projet de loi budgétaire omnibus.

« On a le droit de rêver… »

 

L’année et demi qui vient, en sera une de mobilisation contre les conservateurs et leur vision rétrograde de la société.

 

Lire aussi, sur la même question, « Rien ne prouve qu’il y a une pénurie de main d’œuvre,… »

 

 

Source :

« Non, M. Harper », Le Devoir, Manon Cornellier, 26 mars 2014

 

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